Photographe / Fotografen

Claude Fauville

Claude Fauville est né en 1940 en Belgique. Depuis 1980, il expose régulièrement en Belgique et à l’étranger.

Tu travailles sur le fil du rasoir, et cela peut tomber du bon ou du mauvais côté. Côté mauvais, c'est le risque de la photo d'amateur dite audacieuse, la petite amie nue dans les dunes ou devant la fenêtre du grenier.

Risque aussi, ce que les beaux esprits appellent la lourdeur. C'est vrai, que tu ne fais pas dans le diaphane et l'azuréen. Mais dans les zones troubles du désir, la lourdeur je la revendique. Oui, l'atmosphère de tes images est parfois lourde, et c'est en quoi tu es juste. Eros n'a des ailes que dans les allégories. Dans la réalité il est fait de merde, de sang et de foutre. Aussi les images d'Eros ne peuvent pas être jolies. Contrairement à ce que pensent les directeurs de magazines photographiques et les catéchistes du rapport sexuel harmonieux.

D'ailleurs tes photographies ne se situent pas dans cette problématique-là

Ce qui les distingue des autres, de toutes les autres, c'est leur charge dramatique. Conférée par un geste, une attitude, qui certaines fois m'ont laissé sans voix.

Dramaturgie photographique dont les actes sont dévoilement, don et par-delà le photographe, soumission au regard de tous.

Alors, lorsque ça tombe de ce bon côté, tes héroïnes, même quand elle sont accroupies et qu'elles pissent, nous émeuvent comme les tragiques actrices d'un rite.

Ta persévérance à entretenir la flamme est admirable.

Merci d'avoir le courage, la volonté et la capacité artistique de mettre en scène, de reconstruire sans cesse le théâtre de nos désirs cachés et de nos pulsions profondes. Parce que nous, lâches trop pressés, nous les abandonnons souvent en route pour les hochets et les paillettes trompeurs du pouvoir et de la réussite sociale.

Toi tu te consacres à l'essentiel. A cette grotte d'ombre dont on n'a toujours pas élucidé le mystère malgré tous les manuels, les Masters et les Johnsons.

Pourquoi nous attire-t-elle encore tant alors qu'il n'est plus question de procréer?

C'est quoi ça, cette force qui me fait la déshabiller, la regarder, l'exhiber et jouer avec elle le drame toujours recommencé? Qu'est-ce qui fait que je veux la baiser, la mordre, la labourer, et être son bourreau? Et pourquoi ça lui plaît, pourquoi elle accepte?

Je ne sais pas, toi non plus. Mais avec tes photographies, tu es de ceux qui cherchent. Et tu nous donnes ces images qu'on regarde la gorge serrée, le coeur battant, et qui nous laissent après les avoir regardées, un peu différents de ce qu'on était avant.

En tous cas moi, je ne saurais plus me passer d'elles.

Guy Mandery Paris  

 



Potos enfer

 

 

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Claude Fauville
5 bis rue Germer Durand
30 000 Nîmes   France
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